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Germaine Tillion

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Germaine Tillion Empty Germaine Tillion

Message  Invité Dim 20 Avr - 15:01

Ethnologue et grande figure de la Résistance, Germaine Tillion est morte samedi à 101 ans
Elle s'est éteinte à son domicile de Saint-Mandé
.



PARIS, 19 avr 2008 (AFP) - "Ce qui m'a rendue lucide c'est l'ethnographie. Elle m'a rendue dès le départ respectueuse de la culture des autres", expliquait à la fin de sa vie l'ethnologue Germaine Tillion, décédée samedi à Saint-Mandé (Val-de-Marne).

Grande résistante, intellectuelle indépendante, cette femme inclassable, aux engagements radicaux, a été une pionnière de l'ethnologie dans les années 30.

"Elle n'était pas seulement une héroïne de la Résistance et une actrice de la guerre d'Algérie mais surtout une femme de réflexion et d'action", déclarait en mai 2007 à l'AFP Tzvetan Todorov, président de l'Association Germaine-Tillion.

Auteur en 1946 d'un des premiers témoignages sur la condition de déportée ("A la recherche de la vérité"), l'ethnologue l'avait actualisé en 1973 puis 1988 sous le titre "Ravensbrück", soulignant notamment les finalités économiques du phénomène concentrationnaire.

Née le 30 mai 1907 à Allègre (Haute-Loire) dans une famille d'intellectuels catholiques, père bourguignon, mère auvergnate, elle est l'élève de Marcel Mauss, sociologue et ethnologue, qui transmet à ses étudiants une éthique de l'enquête et une méthode de travail non dogmatique.

En 1934, l'apprentie-ethnographe part enquêter sur le terrain dans le massif montagneux des Aurès (sud-est algérien), se déplaçant à cheval, accompagnée d'un mulet portant son matériel. Pour mener ses observations sur la population berbère chaouia, elle campe seule dans les douars les plus pauvres, à 70 km de la première route.

Elle effectuera quatre missions jusqu'en 1940.

Ses cahiers de notes et manuscrits de thèse, emportés à Ravensbrück après son arrestation en 1942, seront perdus au camp. L'ethnologue publiera néanmoins en 1966 "Le Harem et les cousins", son livre majeur, un essai sur le mariage endogame des femmes au Maghreb, considéré comme pionnier.

Plus tard, elle rassemblera ses souvenirs dans un livre à la fois drôle et savant, "Il était une fois l'ethnographie" (2000).

Dès son retour de mission en juin 1940, Germaine Tillion, révulsée par le discours du maréchal Pétain annonçant l'armistice, co-fonde le "Réseau du Musée de l'Homme", le tout premier mouvement de Résistance.

Dénoncée, elle est arrêtée en 1942, détenue à Fresnes, puis déportée à Ravensbrück où sa mère Emilie, qui la rejoindra, ne survivra pas. Ce violent chagrin, Germaine Tillion le portera toute sa vie.

Au camp, elle reste ethnographe, s'employant à disséquer "l'incroyable société" où elle est plongée. Avec Geneviève De Gaulle et Anise Postel-Vinay, elle se fait "l'animatrice d'une sorte d'opération survie", réussissant à écrire, cachée dans une caisse, une opérette cocasse sur l'enfer des prisonnières, pour distraire ses compagnes. "Le Verfügbar aux enfers" sera publié en 2005 et créé en juin 2007 au Théâtre du Châtelet à Paris.

En 1955, l'ethnologue renoue avec l'Algérie à la demande du gouvernement Pierre Mendès France, empêtré dans la crise algérienne.

Elle crée les Centres sociaux pour les ruraux musulmans déplacés dont elle dénonce la "clochardisation" ("L'Algérie en 1957"), analyse les dysfonctionnements de la société coloniale ("Les ennemis complémentaires"), enquête sur la torture et les lieux de détention.

En 1957, en pleine bataille d'Alger, elle réussit à obtenir pour quelques semaines l'arrêt des attentats, après une rencontre secrète avec le chef militaire de la région d'Alger Yacef Saadi.

A la fin de sa vie, cette petite femme ronde, au regard aigu et au franc-parler, reçoit de très nombreux hommages. Jean Lacouture lui consacre une biographie ("Le Témoignage est un combat"). Une école de Saint-Mandé (Val-de-Marne) où elle résidait porte son nom et celui de sa mère.

Elle était une des rares femmes à porter la Grand'Croix de la Légion d'honneur.



Heureusement qu'il y a des gens comme çà qui existent...On se sent bien dérisoire à côté...

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