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Poesie, musique, textes, ... sur les trains

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Message  Invité Mer 28 Nov - 15:54

L’évadé (Robert Desnos)

...Regarde, mais regarde ! Et respire ! L’odeur
Est la même qu’au soir d’un semblable voyage,
Aux vitres des wagons c’est la même vapeur
Et c’est dans le filet d’identiques bagages...

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Message  Invité Mer 28 Nov - 15:55

Le Tortillard (Maurice Fombeure )

Locomotive
Au chapeau pointu,
Tu traînes entre les métives
Ton petit tortillard têtu.

Toi. Tu trompettes à tue-tête,
Tu zigzagues comme un lézard.
Les boeufs regardent aux fenêtres,
On dirait un train de bazar.

Gare, la gare est là-bas sous les saules,
Au bord des eaux chantantes de sommeil.
Ta tête bleue roulait sur mon épaule
Je t'embrasse, vite, à chaque tunnel.

Au temps jadis, au clair temps des vacances,
Aux temps de la fille, aux temps du garçon,
Nos coeurs battaient comme gorge de bête
L'amour est là. Nul n'en a le soupçon !

Plus tard, la vie brouillera ses étoiles,
Renversera les encriers sacrés
Nous pleurerons, le nez dans nos cartables
Les rois déserts et les lauriers coupés.

De cette estampe, en dessinant mon coeur
Tremble la ligne et le soleil glacé.
Le train s'enfuit et souffle sa vapeur
Gauche et timide au fond de mon passé.

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Message  Invité Mer 28 Nov - 15:55

En quittant une ville, j'entends 1938 ( Charles Trenet )

Dans le train de nuit, y a des fantômes
Qui me sourient quand nous passons sur les prairies.
Dans le train de nuit, y a des royaumes
Et puis du bruit et puis Paris au bout de la nuit.
Les souvenirs si tendres
Viennent s'y faire entendre.
J'entends.

J'entends la voix des flots enchanteurs
Qui font au fond de mon cœur
Des sérénades.
J'entends le triste appel des bateaux
Et la chanson des oiseaux
Sur l'esplanade.
Voici le ciel peuplé
De ses moutons blancs.
Voici la mer troublée,
Spectacle troublant...
J'entends la ville qui me dit bonsoir
Et moi, sur le quai de la gare,
Je dis de mon mieux des mots d'adieu.

Dans le train de nuit, y a des visages,
Des yeux rêveurs, des cheveux blonds, des cheveux fous.
Dans le train de nuit, le paysage,
C'est du brouillard qui va danser dans l'air très doux.
Chantent sur la rivière
Les ombres familières

J'entends les mots de nos rendez-vous.
Le tu remplace le vous.
C'est la campagne...
J'entends claquer ton pas dans la rue.
Quand le jour a disparu,
Je t'accompagne.
Voici les prés, les bois.
Près de moi, tu bois.
Voici la ville qui dort
Dans son rêve d'or.
J'entends ta voix trembler de bonheur
Et j'entends battre ton cœur.
Adieu, beaux jours.
Adieu l'amour...

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Message  Invité Mer 28 Nov - 15:56

Le dernier train Coralie Clément (Paroles et Musique: Benjamin Biolay, Franck Le Gall )

J'ai si peur de ces romances
Qui finissent
avant qu'elles commencent
J'ai peur dans le noir
Peur du hasard
J'ai peur des trains
dans les gares

J'ai si peur des sentiments
Les mots,
les mots c'est du roman
Je n'irai pas plus loin
Croyez le bien
L'amour est sur le déclin

Mais si vous ratez
votre dernier train
Pour m'emmener danser jusqu'au matin
Vous dire je t'aime,
j'ai peur je le crains
Je ne le pourrai point

Ne demandez jamais ma main
Ne me donnez pas rendez-vous demain
Vous dire je t'aime,
j'ai peur, je le crains
Je ne le pourrais pas

J'ai si peur des conséquences
Des actes manqués
quand j'y pense
Je ne conjugue rien
Au futur lointain
J'ai beau remettre à demain

Les torts c'est pour les absents
C'est la raison du plus offrant
Ce n'est qu'un au revoir
Un dernier regard
Un amour sur le départ

Mais si vous ratez
votre dernier train
Pour m'emmener danser jusqu'au matin
Vous dire je t'aime,
j'ai peur je le crains
Je ne le pourrai point

Ne demandez jamais ma main
Ne me donnez pas rendez-vous demain
Vous dire je t'aime,
j'ai peur, je le crains
Je ne le pourrais pas

http://coralieclement.free.fr/v2/bienvenue.html
________________

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Message  Invité Mer 28 Nov - 15:56

"Au passage à niveau, il y a une montée, çà grimpe dur. Il n'y a pas de barrière. Le tracteur est passé avec le premier traîneau, mais le cable a claqué et le deuxième traîneau, l'improvisé, est resté bloqué sur la voie et a commencé à se démantibuler : Faddéï n'avait pas donné du bon bois pour le deuxième traîneau. Ils ont éloigné un brin le premier et ils sont revenus chercher l'autre (...) Le mécanicien regardait tout le temps qu'un train ne surgisse du côté de Tchérousti, ses feux auraient été visibles de loin , mais de l'autre direction, de notre gare à nous, il y avait deux locos couplées qui arrivaient, sans lumière et en marche arrière. Pourquoi elles n'avaient pas de feux, on l'ignore, mais quand une loco roule en marche arrière, le mécanicien reçoit plein de poussière du tender dans les yeux, et il n'y voit guère. Ils ont fondu dessus et ils ont écrabouillé en chair à pâté les trois qui étaient entre le tracteur et le traîneau. Le tracteur bousillé, le traîneau en miette, les rails arrachés et les deux locos sur le flanc. "

La Maison de Matriona (Soljenitsyne )

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Message  Invité Mer 28 Nov - 15:59

Posté par Jonathan

Voici si l'on pourrait dire un poème d'une personne qui à vu les trains d'Auschwitz emmenait les Juifs dans les chambres à gaz.

Voici un texte de cette personne très touchante:

http://pagesperso-orange.fr/d-d.natanson/page43_files/3-picture28d25.gif

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Message  Invité Mer 28 Nov - 16:00

Posté par Jonathan


Un autre :

Poème : Voyage en train ( Thème : Prendre )
Auteur: Inconnu


Nous y voilà de nouveau, le même cycle recommence
Je me prépare pour un week-end d’enfer
Les premiers signes d’ennuis rentrent dans la danse
Cette fois, c’est mon corps qui fonctionne mal, allergies dues a l’hivers

Mais si comme dans « évolution » les départs foireux
Annoncent une suite, ou un final plus heureux,
La journée risque d’être alors excellente et je parlerais
De ce petit tracas comme d’une chose insignifiante, appartenant au passé

La météo aussi se met à conforter cette idée
Et le voyage en train me donne le temps de la notée
Malgré tout, je suis excité comme une puce, une pile surchargée
Car depuis le temps où l’on devait se voir, j’en étais désespéré

Je sais déjà que ce séjour sera un merveilleux moment
Car au bout de ce trajet interminable, mes amis m’attendent
J’espèrent qu’ils aimeront mes cadeaux
Et que de nouveaux ils m’apprécieront

Voyage ordinaire et solitaire
Qui a pour but de me plaire
Joies, , rires, réconforts et bavardages en tout genre
Voilà ce qui nous attends encore et encore

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Message  Invité Mer 28 Nov - 16:01

Ton trés beau texte, Jonathan, m'a fait penser à la chanson de Jean Ferrat


Nuit et brouillard ( Paroles et Musique: Jean Ferrat 1963 )

Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants
Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent

Ils se croyaient des hommes, n'étaient plus que des nombres
Depuis longtemps leurs dés avaient été jetés
Dès que la main retombe il ne reste qu'une ombre
Ils ne devaient jamais plus revoir un été

La fuite monotone et sans hâte du temps
Survivre encore un jour, une heure, obstinément
Combien de tours de roues, d'arrêts et de départs
Qui n'en finissent pas de distiller l'espoir

Ils s'appelaient Jean-Pierre, Natacha ou Samuel
Certains priaient Jésus, Jéhovah ou Vichnou
D'autres ne priaient pas, mais qu'importe le ciel
Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux

Ils n'arrivaient pas tous à la fin du voyage
Ceux qui sont revenus peuvent-ils être heureux
Ils essaient d'oublier, étonnés qu'à leur âge
Les veines de leurs bras soient devenues si bleues

Les Allemands guettaient du haut des miradors
La lune se taisait comme vous vous taisiez
En regardant au loin, en regardant dehors
Votre chair était tendre à leurs chiens policiers

On me dit à présent que ces mots n'ont plus cours
Qu'il vaut mieux ne chanter que des chansons d'amour
Que le sang sèche vite en entrant dans l'histoire
Et qu'il ne sert à rien de prendre une guitare

Mais qui donc est de taille à pouvoir m'arrêter ?
L'ombre s'est faite humaine, aujourd'hui c'est l'été
Je twisterais les mots s'il fallait les twister
Pour qu'un jour les enfants sachent qui vous étiez

Vous étiez vingt et cent, vous étiez des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiriez la nuit de vos ongles battants
Vous étiez des milliers, vous étiez vingt et cent
_________________

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Message  Invité Mer 28 Nov - 16:01

Le chef de la gare Art Mengo ( Paroles: G. Buscot. Musique: A. Mengo 1998 )

Il y avait dans une gare de banlieue
Un petit chef de gare amoureux,
Amoureux fou comme c'est curieux,
D'une voyageuse imaginaire

Il l'attendait les soirs d'hiver
Sur les quais transis et déserts
Sous la lumière des réverbères
Il l'attendait comme le bon Dieu

Les gens le trouvaient pas sérieux
Il ne sifflait qu'un train sur deux
Et souvent on faisait la queue
Quand il arrosait ses primevères

Partout il écrivait des vers
Pour son aimée imaginaire
Sur les billets, sur les horaires
Non mais rendez-vous compte un peu

Un jour on lui a dit "mon vieux
Tous les voyageurs sont furieux
On va te remplacer, ça vaut mieux"
Mais comme par extraordinaire
Est descendue d'un vieux train vert
Sa voyageuse imaginaire
Belle comme une pluie dans le désert
Et ils sont partis tous les deux
Partis comme deux vieux amoureux
Dans la douceur d'un chemin creux
Vers des pays un peu plus bleus
Où l'on ne sait rien des horaires

Depuis dans cette gare de banlieue
Tout est redevenu sérieux
Et plus personne ne fait la queue
Mais sur les quais, y a plus de primevères

Il y avait dans une gare de banlieue
Un petit chef de gare amoureux,
Amoureux fou comme c'est curieux,
D'une voyageuse imaginaire.

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Message  Invité Mer 28 Nov - 16:01

Dans le train roule le temps

Des paysages qui s'ouvrent
Quand on veut mordre dedans

Des maisons comme des yeux
Avec de fausses paupières

Des gens qui marchent
Des jardins tristes
des rivières

S'asseoir enfin...

Mais je suis emporté jusqu'au bout du voyage.

(Georges Jean )
____________

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Message  Invité Mer 28 Nov - 16:02

Automne Malade (Guillaume Apollinaire)

Automne malade et adoré
Tu mourras quand l'ouragan soufflera dans les roseraies
Quand il aura neigé dans les vergers

Pauvre automne
Meurs en blancheur et en richesse
De neige et de fruits mûrs
Au fond du ciel
Des éperviers planent
Sur les nixes nicettes aux cheveux verts et naines
Qui n'ont jamais aimé

Aux lisières lointaines
Les cerfs ont bramé

Et que j'aime saison que j'aime tes rumeurs
Les fruits tombant sans qu'on les cueille
Le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille
Les feuilles
Qu'on foule
Un train qui roule
La vie
S'écoule
_________________

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Message  Invité Mer 28 Nov - 16:02

Ticket de quai Annie Philippe ( Paroles: André Pascal. Musique: Christian Sarrel 1966)

Ce train qui roule dans la nuit
Combien de rêves il porte en lui
Mais que de peines il peut laisser
Dans un ticket de quai
Car y a toujours quelqu'un
Qui reste sur le quai des au revoir
Y a toujours quelqu'un qui part
Et qui ne revient pas

Avec ce train l'amour s'en va
Mais cet amour ne saura pas
La force qu'il faut pour jeter
Ce vieux ticket de quai
Car y a toujours quelqu'un
Qui reste sur le quai des au revoir
Y a toujours quelqu'un qui part
Et qui ne revient pas

Des au revoir qui disent adieu
Avec des larmes dans les yeux
Quand l'un ne prend rien qu'un aller
L'autre un ticket de quai
Car y a toujours quelqu'un
Qui reste sur le quai des au revoir
Y a toujours quelqu'un qui part
Et qui ne revient pas.

Coda :
Et je reste là
Perdu au bout du quai des au revoir
Et je sais au fond de moi
Que tu ne reviendras pas
Que tu ne reviendras pas
Que tu ne reviendras pas

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Message  Invité Mer 28 Nov - 16:03

1. La salle des pas perdus Coralie Clément ( B.Biolay - Keren Ann Zeidel)


Mon nom ne vous dit rien
Vous devez ignorer
Que nous sommes voisins
Depuis le mois de mai
Mes cheveux sont châtains
Mon air est détaché
Vous sentez mon parfum
Tous les soirs sur le palier


Je vous ai aperçu
Salle des pas perdus
Un soir, était-ce à St Lazare ?
Avec une inconnue
Coiffée d'un fichu, jacquard
Vous portiez sa guitare


Si j'ose néanmoins,
Vous écrire ce billet
C'est pour tenez vous bien
C'est pour vous déclarer
Ma flamme et mon chagrin
Mais aussi mes regrets
De ne vous avoir pas
Suivi sur le quai


Et de n'avoir pas su
Salle des pas perdus
Vous dire quel était mon désir
Je serais à la terrasse
Du café d'en face
Ce soir à dix heures moins le quart


Bien à vous
Lou

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Message  Invité Mer 28 Nov - 16:03

"...Ainsi, je regardai de son côté, sa forme de miche gonflée, par la fenêtre d'un train qui me détachait de l'endroit, et seulement vers sa grosse caboche en forme de cratère sortit de ma bouche : adieu. (...) Aucune fille ne se mouchait sur le quai de la gare, je n'ai trahi alors que cette aucune. Traître à une vie apprêtée, déjà affublée d'un titre , qui n'avait qu'à se dérouler, et pourtant rien, on se saisit au collet et on se tire sans l'ombre d'une lettre, d'un métier dans les mains, d'une nouvelle adresse, muet et bourré de jamais plus. (...)
Des pensées d'un homme qui arrivait en train de Turin à la ville du volcan. Je n'apportais pas avec moi le verbe revenir, celui qui part de là perd son droit au verbe. On peut aller, là-bas, revenir, non. De la fenêtre de gauche, le matin, le volcan était doré sur les bords. Il est à bonne cuisson, à midi il sera prêt sur la table du golfe. (...)
La ville qui, enfant, me semblait violente était en beurre, mes mains n'arrivaient pas à la toucher. Serrer la poignée du vieux tram et ne rien sentir, pas même le moindre appui: l'organe du toucher décidait de la séparation au nom de tout le corps. Je tanguais sur le siège du funiculaire de Mergellina qui glisse sur sa poulie dans l'obscurité de tuf. Je t'ai trahie et c'est tout. (...) J'ai trente ans et j'arrive à mon point de départ les mains vides. Sur le quai aucun mouchoir de fille, ainsi je souris de la symétrie. "

Le contraire de un (Erri De Luca )

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Message  Invité Mer 28 Nov - 16:07

Posté par Jonathan

Le jeudi 25 octobre 2007, tous les élèves de seconde du Lycée Vaucanson ont eu deux heures
pour écrire la première page d'un récit avec les consignes suivantes :

A partir du tableau de Ben Mc Laughlin, reproduit page 155 du manuel Méthodes pour les objets d’étude,vous imaginerez le début d’une nouvelle. Votre texte prendra en compte les éléments fournis par l’image.
Vous choisirez un titre pour votre début de récit. Vous aurez libre choix du statut du narrateur, du point de vue, du registre, du genre...
Longueur désirée : une page minimum, deux pages maximum.

Et je viens de tombé dessus sur le site de mon ancien lycée.


Et voici quelques textes :

Ma dernière course

En ce 25 Octobre 2007, 21 h 30, je me trouve à la gare Montparnasse, Voiture 7, assis sur le siège de l'allée n°3, rang 9. Je suis seul. J'attends patiemment. Il fait nuit, je sens sur mon torse comme une fraîcheur métallique venant de la poche intérieure gauche de ma veste.

Le train est éclairé d'une lumière qui se veut réconfortante, chaleureuse. Je suis à la fenêtre du train en partance pour Nice, des spots rouges qui semblent être des feux de signalisations parsèment le chemin. Le tangage de la voiture me berce, on s'endormirait presque. M'endormir ? Je ne peux m'y résoudre. Je reste là, à attendre je ne sais qui (ou quoi, il faut s'attendre à tout), un dossier à la main, n'ayant pour seule compagnie que le reflet de mon propre visage à travers la vitre du train. Je demeure là à me contempler pendant une bonne demi-heure. Soudain, mon reflet me fait faux-bond, et disparaît dans les ténèbres qu'est devenu le train. Plus de lumière chaleureuse et réconfortante, juste les spots rouges, et un train qui ralentit...

...

En ce 25 Octobre 2007, commence ma journée de travail. Comme toutes les autres avant celle-ci ont commencé, j'arrive à sept heures et demi au bureau, vêtu d'un costume noir, avec une cravate pourpre, d'habitude mes cravates sont bleues dans les tons clairs.

J'ai changé machinalement de cravate, sans savoir pourquoi, comme si aujourd'hui, une nouvelle vie devait commencer pour moi. Que dis-je, une nouvelle vie ! Ah ! Si seulement c'était possible, je ne suis qu'un comptable, un employé de bureau qui n'est bon qu'à faire de la frappe sur un clavier. Enfin bon, revenons en au fait. J'arrive dans mon bureau, allume mon ordinateur, pointe à la badgeuse (enfin, ce qu'il en reste, elle est cabossée de partout et l'afficheur est hors service), une fois mon café bu (une cafetière et demi), je consulte les notes de services qui s'accumulent sur mon bureau telle une montagne.

Alors... Dolores qui veut les payes dans les plus brefs délais... André qui veut le taux d'imposition de l'URSAF... Vincent qui demande un bilan financier de l'entreprise pour demain... Kévin qui a besoin de moi pour de la maintenance...

Eh oui, en plus d'être comptable, je m'occupe de toute la maintenance informatique. Je suis le plus doué. La devise de notre Chère entreprise de métallurgie n'est pas « Polyvalence, productivité, efficacité » pour rien. Bon, je poursuis mon monologue :

Dédée qui demande si j'ai fini de réparer son imprimante... Eddy qui me demande si je peux le remplacer pour le mois prochain... Brian qui me demande deux boîtes de stylos et un paquet de cigarettes au tabac du coin...

J'oubliais, je m'occupe aussi du ravitaillement en fournitures pour les autres, il n'ont qu'à passer commande (sur le compte de l'entreprise bien entendu), et pour les autres fournitures (café, mouchoirs en papier, cigarettes, chewing-gum), ils me font une avance pour le mois, et me voilà transformé en coursier. J'ai vraiment l'impression d'être un chien aux yeux de l'entreprise, mais bon, le salaire est là. Je suis bien vu, j'ai plus de congés payés que n'importe qui au sein du personnel, des augmentations tous les ans, une assurance payée par l'entreprise, que voulez-vous ? On ne trouve plus du travail aussi facilement qu'il y a vingt ans, et puis, j'ai une maison, de quoi manger et je suis célibataire. Il y a toujours pire ailleurs.

Soudain, une note attire mon attention. Les yeux grand ouverts, je la lis, silencieusement cette fois, sans un bruit... Une note du patron lui-même : Prenez le train de 21 h 30, gare Montparnasse, Voiture 7, le siège de l'allée n°3, rang 9, soyez seul, vous apporterez les documents situés à la cave, casier AY21/3...

J'en ai froid dans le dos, c'est peut être mon salut, cette nouvelle vie qui commence. Je ne comprends pas, casier AY21/3... Très bien, je vais chercher les documents, « purge » ma journée de dépanneur de comptable et de coursier, monte dans le train, gare Montparnasse, à 21 h 30, voiture 7, et m'assois sur le siège de l'allée 3, rang 9.

M17



Les retrouvailles

La nuit était claire, il faisait froid , la lune éclairait d'une lueur timide le paysage. Un homme regardait les ombres défiler devant lui, il était debout, face à la fenêtre. Il n'était pas seul dans le wagon, deux personnages banals étaient assis face à face, silencieux personne ne se préoccupaient de l'autre. L'homme était plongé dans ses pensées, il se remémorait ce qui l'avait amené dans ce train...
Tout avait commencé par des soirées entre amis à jouer au poker. Puis ces soirées s'étaient transformées en journées passées au casino. Ses comptes s'étaient vidés sans qu'il ne s'en aperçoive et les dettes avaient commencé à s'accumuler. Quelque temps après, il n'avait plus rien et il ne savait plus comment il allait s'en sortir. C'est là que des hommes vinrent le rencontrer, ils étaient bien habillés, en fait ils portaient exactement le même costume que lui aujourd'hui, c'était la tenue habituelle... Ils lui avaient proposé de résoudre ses problèmes en échange de quelques « services ». Il avait accepté...
Un mois plus tard, le chef, l'homme pour qui il travaillait depuis, lui confia «une mission bien particulière », il voulut refuser mais il comprit vite qu'il n'avait pas le choix...
Les « missions spéciales » se multiplièrent et lui devinrent mis pénibles.
Mais ce soir, ce soir c'était différent. Lui, Thomas Kepler, ou plutôt Thony devait « s'occuper » d'un certain Edouard Kepler, son frère... C'était un test, il le savait et il n'avait pas interêt à « échouer ».
Son frère et lui n'étaient pas vraiment proches, à vrai dire cela faisait plusieurs années qu'il n'avait pas eu de nouvelles, enfin jusqu'à la semaine dernière... Mais il ne pouvait se résoudre à voir le sang de sa famille, son sang, couler sur ses mains. Il ne savait pas pourquoi, tout ce qu'il savait c'est qu'il
avait la nausée rien que de penser au corps de son frère étendu devant lui...
Une voix annonça l'arrivée du train en gare, une goutte de sueur coula sur son front, sa vue se brouilla et il faillit tomber à la renverse...Le wagon s'arrêta net, Thomas Kepler se dirigea vers la porte, marqua un temps d'arrêt, puis sortit...


P20






TRAIN FANTÔME


Août 1945, une nouvelle voie de train fut construite à Boston, aux Etats-Unis. Ce mois même, Ben Sullivan, homme d’affaires, voulut se rendre à New-York en prenant le premier train inaugurant la voie. Monté dans le train, il perçut peu de personnes puis partit s’installer. La nuit tomba, des bougies et lampes à huile furent allumées. Étant assis, Ben observa le wagon et vit une femme lisant son journal et un homme qui contemplait le paysage. Personne ne parlait, c’était calme. On n’entendait que les frottements des roues du train aux rails. La lune s’assombrit et Ben fut pris par la fatigue puis s’endormit.

Le train roulait déjà depuis quelques heures et il n’y avait aucun contrôleur qui était passé. Le lendemain, en se réveillant, Ben fut surpris : les gens de son wagon avaient tous disparu. Seul le journal de la femme était encore présent par terre et tout froissé. Il se demandait où ils avaient pu tous passer. Inquiet il tenta de chercher des personnes d’autres wagons. Il était situé dans le premier wagon avec la cabine du conducteur devant. Il se leva puis longea le couloir en direction des autres wagons. Arrivé à la porte, il l’ouvrit tout en avançant puis ce fut un choc: Ben avait failli tomber dans le vide mais il s’était rattrapé juste à temps. Les autres wagons s’étaient volatilisés. Pris de panique il fit demi-tour et se dirigea vers la cabine du conducteur. Il essaya d’ouvrir la porte, sans succès. La porte était fermée par une serrure. Ben pensait que le chauffeur dormait profondément.

Il patienta plusieurs heures en espérant que le chauffeur se réveillerait. Plus les heures passaient, plus il devenait anxieux et inquiet, voire même terrifié. Il regardait les alentours en attendant le réveil du chauffeur. Il distingua des paysages inhabituels des Etats-Unis. Ben réfléchissait à beaucoup de questions dont comment les autres passagers s’étaient évaporés et s’il n’avait pas manqué sa destination. Au fur et à mesure du trajet les paysages s’assombrissaient. Le ciel était noir : plus de soleil, plus de lune. On ne pouvait savoir à quel moment de la journée on était. Il pensait être plongé dans un néant profond. Désormais on ne pouvait plus distinguer les paysages.
Ben en eut marre, il saisit une chaise puis la brisa contre la porte de la cabine jusqu’à en venir à bout. La porte fut brisée. Malheureusement il ne put contempler que des réserves de nourriture. À ce moment-là, Ben devint presque fou. Ce n’était pas une cabine de conducteur : il n’y en avait pas. Il pensait fortement que c’était juste un mauvais cauchemar et qu’il allait se réveiller dans le vrai train de départ. Hélas non ce n’était pas pas un rêve. Soudain, le train se mit à freiner puis s’arrêta à l’entrée d’une sorte de tunnel qui devait être une gare souterraine. Ben eut un léger soulagement mais dès qu’il sortit du train, ce fut pire. Il ne perçut que des murs cassés, des trains retournés, des gens morts. seul un panneau avait été gardé en assez bon état. Ben put y lire : « Bienvenue à HIROSHIMA » qui était traduit en plusieurs langues. Comment avait-il pu arriver jusqu’au Japon avec ce train ? Ben comprit que ça serait sûrement sa fin. Il se sentit désespéré et perdu, c’était sans espoir. Qu’allait-il faire ? C’était le néant total malgré son incompréhension…


i13



D'autres sont disponibles ici: http://www.vaucanson.org/lettres/PageUne07/index.html

Amitiés

Jo

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Message  Invité Mer 28 Nov - 16:07

Tôt ou tard s'en aller Francis Cabrel 1994

Tôt ou tard s'en aller
Par les ruisseaux devant nous
Jusqu'au milieu d'une mer quelconque
Sur le pont brisé d'une jonque
On va tôt ou tard s'en aller
Quelques vestes froissées
Quelques cartons en morceaux
Dans les brouillards huileux de la nuit
Juste nos corps frileux endormis
Sur quelques vestes froissées
J'avais des rêves pourtant
J'avais des rêves
J'avais des rêves pourtant
Voir les trains s'éloigner
Les plafonds chargés de bijoux
Et tous ces gens attablés, heureux
Et nous, sur les bas-côtés, fiévreux
De voir les trains s'éloigner
Quelquefois les enfants demandent
Comment fait-on pour finir ici
Sans doute, je dormais sur une feuille,
Et l'automne m'a surpris !
J'avais des rêves pourtant
J'avais des rêves
J'avais des rêves pourtant
Mais tôt ou tard s'en aller
Par les ruisseaux devant nous
Jusqu'au milieu d'une mer quelconque
Sur le pont brisé d'une jonque
On va tôt ou tard s'en aller
Tôt ou tard s'en aller
Tôt ou tard s'en aller
_________________

FIN DU TRANSFERT DU 21.09 AU 28.11.2007


Dernière édition par le Sam 1 Déc - 10:37, édité 1 fois

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Message  CC6500 Mer 28 Nov - 16:20

Merci beaucoup Helene
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Message  Invité Mer 28 Nov - 16:51

De rien Théo ... Very Happy

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Message  Invité Jeu 29 Nov - 12:44

Des rails Zazie 2007 "Totem"


Je suis partie bien à l'heure
J'ai pris le train
En direction du cœur
Pas vu le train
Qui mène à grande vitesse
Tu me délaisses
Une fille de seconde classe
A pris ma place

Chaque fois mon train qui déraille
Je ne suis pas de taille
Chaque fois mon cœur qui déraille
Et ma tête, alouette, ma vie n'a ni queue ni tête
Chaque fois mon train qui déraille
S'engouffre dans la faille
Chaque fois mon cœur qui déraille
Et la tête, alouette, ma vie n'a ni queue ni tête

Et qu'est-ce qu'on fait ?
On prendra le prochain
Sur l'autre quai
Nos corps, ces grands voyageurs
Roulent, oui mais
Oui mais les sautes d'humeurs
C'est sans arrêt

Et chaque fois nos trains qui déraillent
Nous ne sommes pas de taille
Chaque fois nos cœurs qui déraillent
Et nos têtes, alouette, la vie n'a ni queue ni tête
Chaque fois nos trains qui déraillent
S'engouffrent dans la faille
Chaque fois nos cœurs qui déraillent
Et la tête, alouette, la vie n'a ni queue ni tête

Chaque fois les hommes déraillent
Et se livrent bataille
Chaque fois les hommes déraillent
Et se livrent bataille

Et pourquoi ?
Oui pourquoi ?
Et ça cogne, et ça saigne,
Et ça sent la fin de règne

Mais pourquoi les hommes déraillent ?
Et se livrent bataille ?
Dis pourquoi les hommes déraillent ?
C'est un fait, alouette, la vie n'a ni queue ni tête
C'est pourquoi le monde déraille
Et à mort la bataille

Mais pourquoi le monde déraille ?
Et ça cogne, et ça saigne,
Et ça sent la fin de règne
C'est un fait, alouette, la vie n'a ni queue ni tête

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Message  Invité Ven 30 Nov - 9:40

Elle serait là,si lourde Boris Vian

Elle serait là, si lourde
Avec son ventre de fer
Et ses volants de laiton
Ses tubes d'eau et de fièvre
Elle courrait sur ses rails
Comme la mort à la guerre
Comme l'ombre dans les yeux
Il y a tant de travail
Tant et tant de coups de lime
Tant de peine et de douleurs
Tant de colère et d'ardeur
Et il y a tant d'années
Tant de visions entassées
De volonté ramassée
De blessures et d'orgueils
Métal arraché au sol
Martyrisé par la flamme
Plié, tourmenté, crevé
Tordu en forme de rêve
Il y a la sueur des âges
Enfermée dans cette cage
Dix et cent mille ans d'attente
Et de gaucherie vaincue
S'il restait
Un oiseau
Et une locomotive
Et moi seul dans le désert
Avec l'oiseau et le chose
Et si l'on disait choisis
Que ferais-je, que ferais-je
Il aurait un bec menu
Comme il sied aux conirostres
Deux boutons brillants aux yeux
Un petit ventre dodu
Je le tiendrais dans ma main
Et son coeur battrait si vite...
Tout autour, la fin du monde
En deux cent douze épisodes
Il aurait des plumes grises
Un peu de rouille au bréchet
Et ses fines pattes séches
Aiguilles gainées de peau
Allons, que garderez vous
Car il faut que tout périsse
Mais pour vos loyaux services
On vous laisse conserver
Un unique échantillon
Comotive ou zoizillon
Tout reprendre à son début
Tous ces lourds secrets perdus
Toute science abattue
Si je laisse la machine
Mais ses plumes sont si fines
Et son coeur battrait si vite
Que je garderais l'oiseau.

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Message  Invité Sam 1 Déc - 10:34

Gare de l'est Alain Chamfort

gare de l'est
tu pars tu m'détestes
gare de l'est
je t'aime plus, je reste
quand c'maudit convoi
va démarrer
c'est là que nos voies vont se séparer

lorsque deux rapides
se croisent en bolides
ils font dans la plaine
hurler leurs sirènes
lorsque deux amants
se frôlent et se charment
ya malheureusement
pas d'signal d'alarme

gare de l'est
un dernier geste
gare de l'est
on s'fuit comme la peste

there' a lonesome train
on a lonesome track
blowin' in the rain
never coming back
there's a choo choo train
running in my brain
don't know where you go
and it drives me loco

all aboard for loneliness
leavin' right on time
say gobbye to happiness
engine number nine
mystery train
fifteen coatches long
can't stand the pain
cause my baby's gone

gare de l'est
l'amour nous moleste
gare de l'est
faut qu'on s'en déleste
faut que ce wagon
au cœur d'acier
vers l'horizon
j'le voie s'éloigner

lorsque deux rapides
se sont percutés
les secours se guident
aux cris des blessés
lorsque deux amants
ont un choc frontal
plus généralement
l'issue est fatale

gare de l'est
la pluie en guest
gare de l'est
j'vous épargne le reste

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Message  Invité Dim 2 Déc - 10:10

Chaque fois que le train passe ( Paroles et Musique: Lynda Lemay 1994 )

Elle y pense chaque fois que le train passe
Elle y pense tout l'temps qu'la rivière coule
Elle y pense dans la rue et dans la classe
En pleine solitude et en pleine foule

Elle y pense chaque fois que le train passe
Et puis sur chaque pont qu'elle traverse
Chaque fois qu'elle refoule ou qu'elle renverse
Une larme d'enfant et de détresse

Elle y pense chaque fois que le train passe
Elle y pense tout l'temps dans la voiture
Derrière ses parents qui la conduisent
À l'école, au marché ou à l'église

Elle y pense chaque fois que le train passe
Elle y pense tout l'temps à la maison
Quand elle ouvre le tiroir des rasoirs
Ou la petite porte des flacons

Elle y pense chaque fois que le train siffle
Chaque fois qu'elle essaie d'aller moins mal
Chaque fois qu'elle avale ou qu'elle renifle
Une dose à grimper sur les étoiles

Elle y pense chaque fois que la train passe
Chaque fois qu'un regard tombe sur elle
Chaque fois qu'elle tombe sur le regard
Que le regard ne l'a pas trouvé belle

Elle y pense chaque fois que le train passe
Elle y pense tout l'temps qu'la rivière fuit
Elle voudrait s'envoler dans l'espace
Elle voudrait s'enfoncer dans l'oubli

Elle y pense tout l'temps qu'elle se sent laide
Elle y pense chaque fois qu'elle voit sa mère
Se ruiner la vie pour lui venir en aide
Alors qu'elle pourra jamais rien y faire

Elle y pense chaque fois que le train passe
Elle y pense tout l'temps qu'l'océan danse
À marée haute comme à marée basse
Au début comme à la fin des vacances

Elle y pense et pourtant, elle se retient
Elle y pense et pourtant, loin en dedans
Chaque foutue fois que passe le train
Elle a pas envie de s'planter devant

Elle y pense chaque fois mais elle attend
À deux pas de ces rails qu'elle connaît bien
Elle y pense chaque fois mais elle attend
De trouver la façon d'y penser moins
Elle attend qu'on lui vide sa cargaison
Et que dans le courant d'un grand fou rire
En voyant s'éloigner l'dernier wagon
Elle oublie de penser qu'elle veut mourir

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Message  Invité Lun 3 Déc - 10:01

Déplacement Paul Morand

Le wagon-salon est rédigé en style pompéien
avec, au centre d'un motif de fruits:
COMPAGNIE INTERNATIONALE DES WAGONS-LITS ET DES GRANDS EXPRESS EUROPEENS.
Le train gémit, panier d'osier
plein de vitesse.
Les vitres tremblent.
Dans les courbes les cendriers tombent.
Le ministre salit la glace
avec son haleine et ses cheveux.
Il s'intéresse à la route parallèle,
à l'hommage des disques prosternés à genoux,
aux flaques d'eau dans la campagne,
verre pilé,
à l'orage qui s'effondre par un trou.
Le long des fils les télégrammes d'agences nous
accompagnent.
Coups de poing des voyages inverses,
Gifles noires des tunnels.
Aux aiguilles le train oublie le refrain
et bafouille.
Nous sommes gobés par la gare comme un oeuf. ....

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Message  Invité Mar 4 Déc - 9:24

Gare Szymborska

Ma non-arrivée dans la ville X
a eu lieu ponctuellement.

Je t'avais averti
par une lettre non envoyée.

Tu n'es pas venu à temps
exactement comme prévu.

Le train est arrivé quai trois.
Beaucoup de gens sont descendus.

L'absence de ma personne
suivit la foule jusqu'à la sortie.

Quelques femmes m'ont remplacée
rapidement
dans cette marche rapide.

L'une d'elle a été accueillie
par quelqu'un qui m'était inconnu,
mais elle l'avait reconnu
immédiatement.

Ils ont vite échangé
un baiser qui n'était pas le nôtre
Suite à quoi on a égaré
une valise qui n'était pas la mienne.

La gare de la ville X
a réussi l'examen
de l'existence objective.

Le tout bien planté à sa place.
Les détails se mouvant dans l'ordre
sur des rails désignés à l'avance.

Même le rendez-vous
avait bien eu lieu.

Sans que puisse l'atteindre
Notre présence.

Au paradis perdu
de la probabilité.
Ailleurs. Ailleurs.
Quelle musique dans ce mot.

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Message  Invité Mer 5 Déc - 9:14

Monsieur Monsieur Jean Tardieu 1951

Avec Monsieur Monsieur
je m'en vais en voyage.
Bien qu'ils n'existent pas
je porte leurs bagages.
Je suis seul et ils sont deux.

Lorsque le train démarre
je vois sur leur visage
la satisfaction
de rester immobile
quand tout fuit autour d'eux.

Comme ils sont face à face
chacun a ses raisons.
L'un dit : les choses viennent
et l'autre : elles s'en vont;
quand le train les dépasse
est-ce que les maisons
subsistent ou s'effacent ?
moi je dis qu'après nous
ne reste rien du tout.

Voyez comme vous êtes !
lui répond le premier,
pour vous rien ne s'arrête
moi je vois l'horizon
de champs et de villages
longuement persister.
Nous sommes le passage
nous sommes la fumée ...
C'est ainsi qu'ils devisent
et la discussion
devient si difficile
qu'ils perdent la raison.

Alors le train s'arrête
avec le paysage
alors tout se confond.

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